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Dernier Noel 1944 à Flossenburg pour Auguste Pichouron. Spectacle de fête du commandant du camp aux S.S.

 

Extrait de La déportation au coeur d'une vie : de Louis Poutrain

A Flossenburg, le 22 décembre 1944 les SS emmenèrent une centaine de prisonniers dans le bois, leur firent abattre et traîner un immense sapin. L'arbre fut planté dans la terre au milieu de la place du camp, et décoré de centaines de petites ampoules. Il est tôt le matin. C'est Noël. On nous a aligné sur la place. Devant nous se dresse le grand sapin. En face, le cadre de la potence avec six noeuds savonnés.
Noël ! Nouvel An ! le balcon est garni de SS habillés chaudement. Ces hyènes sanguinaires veulent se distraire par un agréable spectacle de fête. On nous aligne de telle sorte que pas un détail ne puisse échapper à nos regards afin que la peur et l'angoisse envahissent nos âmes. De la tour, les bouches de mitrailleuses sont braquées sur nous. La garde SS est doublée.  A côté d'elle, le commandant du camp, Johann Küpler, le diable en personne. Il annonce six numéros. Des rangs sortent six prisonniers. J'appris aussitôt après que cinq étaient russes, le sixième français. Pas d'hésitation ni de peur dans leur démarche. On les déshabilla jusqu 'à la taille et on les pendit un par un.

 

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