Pichouron Louis est né le 27 mars 1902 à Minihy Tréguier. En 1927, il épouse Marie Landouard à Plouguiel, de cette union naîtront deux enfants (Solange et Marie thérèse). Malheureusement, sa première épouse décèdera en 1931 ; il se remarie en 1932 avec Léonie Le Cozannet. Dans les années trente, il tient un commerce à Plouguiel, puis s'engage dans la Marine Marchande. Louis est deja un militant communiste actif. A la suite d'une grève, il cesse de naviguer; victime de la tuberculose, il retourne en Bretagne.
Au début de la seconde guerre mondiale, avec son ami François Boulard de Plougrescant, ils s'organisent pour faire face à l'occupation Allemande. (Rappelons que le Parti Communiste a été dissous dès septembre 1939 et ses dirigeants arrêtés ou dans la clandestinité). Si nos deux Trégorrois reçoivent toujours les journaux clandestins du P.C, ils sont livrés à eux-mêmes. Cela n'est pas pour les décourager, ils prennent alors des initiatives qui par la suite permettront la lutte armée contre l'envahisseur. Dès l'été 1940, ils renouent des liens avec des militants communistes d'avant guerre et reconstituent des groupes clandestins dans chaque commune du pays de Tréguier avec l'aide de Tual Graviou et Robert Toinen. Louis Pichouron reprend contact aussi avec Pierre Le Queinec, ils rendent visite à Marcel Cachin dans sa maison à Plourivo. Ce dernier deja âgé et surtout sous surveillance policière ne peut que les encourager. Ils n'attendaient que cela. Pierre Le Quéniec réorganise le P.C clandestin dans les Côtes-du- Nord.
Dès le printemps 1941, Louis Pichouron demeurant à Kerbalanger en Plouguiel, est sous surveillance policière, il va en être ainsi jusqu'à la libération. Il change de domicile et vient habiter au bourg de Plouguiel. C 'est alors que Simone Bastien résistante et militante communiste Rémoise ayant rejoint la Bretagne pour fuir la répression Allemande, prend contact avec lui.
Qui mieux que Christian Bougeard a su résumer l'action de Louis Pichouron.
<<Dans les Côtes du nord, le Front national Historique est le premier à se constituer en février 1943. Chef FTP et communiste, Louis Pichouron-Maurice est chargé de recruter un responsable départemental. Le F.T.P André Cavelan de Châtelaudren lui propose un de ses amis, Jean Devienne, instituteur, prisonnier évadé, installé à Guingamp en octobre 1942. Originaire du Nord, ancien secrétaire départemental des jeunesses socialistes, Jean Devienne alias Xavier, puis François, va dans son dynamisme faire du FN le principal mouvement des Côtes du Nord, en quelques mois. Le choix d'un non communiste traduit bien une stratégie d'élargissement politique et sociologique du P.C.F et des F.T.P. mais Jean Devienne sera très proche du P.C jusqu'en 1945, relevant en même temps les cotisations du F.N et du parti. Au printemps 1943, il peut s'appuyer sur les noyaux de la résistance communiste dans les villes et dans l'ouest pour créer des groupes du F.N.
Grâce à Pichouron-Omer et aux réseaux familiaux ou amicaux, le F.N en comptera 16 dans le sud-ouest (du département des Côtes du Nord) au 15 septembre 1943. Mais Jean Devienne élargit ses contacts vers les instituteurs, les artisans et même vers le clergé. Grâce à son antériorité, le recrutement de ce mouvement crée par le P.C transcende les clivages politiques et sociaux.
Ne pas confondre le Front national, mouvement de Résistance avec le parti politique créé par Jean marie Le Pen en 1972.
Après la guerre, avec l'aide d'un ami érudit, il écrivit un livre témoignage << Mémoires d'un partisan Breton>> où il raconte sa vie sous l'occupation, ce fut un combat de chaque jour mené face à un ennemi impitoyable, n'hésitant pas avec l'aide de la police collaborationniste à déporter sa famille, qui de ce fait fut menacée d'anéantissement.
Pionnier de la Résistance et l'un des principaux acteurs de celle-ci dans les Côtes-du-Nord. Pichouron Louis est décédé le 23 août 1985 à Plouguiel.